Sur la scène des citadines hybrides, où Toyota et Renault se livrent depuis quelques années une guerre pour le trône de l’efficience, MG débarque le couteau entre les dents. Fort de sa réputation de trouble-fête et d’une gamme qui s’étend rapidement sur nos routes, la MG3 Hybrid+ veut bousculer l’ordre établi : sous les 20 000 €, 195 ch annoncés, une hybridation à la mode et un look mondialisé. Mais que vaut vraiment cette petite hybride venue de Chine ?
Présentation de la MG3 Hybrid+
L’hybride est en pleine ascension. En France, il représente désormais plus de 40 % des ventes de voitures neuves, et c’est surtout l’hybride non rechargeable – popularisé par Toyota – qui séduit : pas de prise, pas de contraintes, mais une baisse réelle de la consommation. MG, relancé en Europe par le groupe chinois SAIC avec des modèles essence, hybrides rechargeables et 100 % électriques, s’invite désormais sur ce terrain avec la MG3 Hybrid+. Un modèle stratégique, car il s’agit de sa voiture la plus compacte depuis sa renaissance, clairement pensée pour le marché européen.
Longue de 4,11 m – soit 6 cm de plus qu’une Peugeot 208 ou une Renault Clio et 12 cm de plus qu’une Toyota Yaris –, cette MG3 hybrid+ se positionne au cœur de la catégorie des citadines polyvalentes. Un gabarit raisonnable, mais qui n’apporte pas un gain d’habitabilité majeur face aux meilleures élèves du segment. Visuellement, MG reste sur une partition prudente : des lignes arrondies, des flancs sobres, et des jantes de 15 pouces (16 en finition haute) qui, certes, ne flattent pas l’œil autant que des tailles supérieures, mais préservent le confort. Quelques touches de personnalité se glissent malgré tout : une large calandre béante, une lame façon carbone et un diffuseur arrière apportent un soupçon d’agressivité. Suffisant pour sortir du lot ? Pas vraiment. Mais ce côté passe-partout pourrait justement élargir son public.
Habitacle / Ergonomie de la MG3 Hybrid+
L’habitacle se veut moderne, mais reste dans une ambiance très sombre. L’ensemble est dominé par un écran tactile central de 10,25 pouces, plutôt bien placé, et un combiné numérique de 7 pouces, le tout étant hérité de la MG4. Bonne surprise, l’interface tactile est plus réactive que sur certains autres modèles MG et Android Auto a fonctionné sans accroc lors de notre essai. En revanche la connexion reste filaire, tout comme pour Apple CarPlay.
Le système de climatisation illustre l’esprit moderne de cette MG3 : il faut passer par l’écran pour régler température ou ventilation, mais MG a prévu des raccourcis physiques pour activer certaines fonctions et on peut gérer température et puissance via des raccourcis au volant. Plus astucieux, deux touches personnalisables au volant permettent d’accéder directement à d’autres réglages comme le maintient dans la voie ou activer la caméra 360°.
Tout n’est pas parfait : le volant ne se règle qu’en hauteur, ce qui contraint certains conducteurs à choisir entre une position idéale pour les bras… ou pour les jambes. Les sièges avant, au maintien correct, offrent un bon compromis confort/fermeté, mais la banquette arrière souffre d’une assise trop courte et trop ferme pour les longs trajets. L’espace pour les jambes et la tête reste dans la bonne moyenne. Par ailleurs, la qualité perçue ne rivalise pas avec celle des références françaises : plastiques durs facilement rayables (c’était le cas de notre exemplaire) sellerie qui marque vite, et quelques détails d’assemblage qui interrogent sur la durabilité. Rien de dramatique, mais on sent que MG a misé sur le fonctionnel plutôt que sur le raffinement. Enfin, avec 293 litres, le coffre fait mieux que ceux des Clio et Yaris hybrides. Un bon point, même si la banquette se rabat en un seul bloc, ce qui limite la flexibilité lors des chargements encombrants.
Technologies
La technologie embarquée tente de relever la barre. Toutes les versions bénéficient de l’écran central, d’Apple CarPlay et d’Android Auto mais uniquement en filaire, du régulateur adaptatif, de radars arrière, de la climatisation automatique mono-zone… La finition Luxe ajoute la caméra 360°, sièges et volant chauffants, accès mains libres, sellerie similicuir et connectique USB plus généreuse. Mais il manque encore quelques options comme la recharge inductive ou les radars avant mais ça serait faire la fine bouche quand on regarde le tarif.
Sur la route avec la MG3 Hybrid+
Sur la route, la MG3 hybrid+ surprend par sa mécanique, étonnamment ambitieuse pour une citadine de ce prix. Sous le capot, on retrouve un 4 cylindres atmosphérique 1,5 L en cycle Atkinson (102 ch), associé à un moteur électrique de 136 ch. Le tout délivre 195 ch cumulés aux roues avant, grâce à une gestion qui alterne intelligemment entre électrique, thermique et hybride.
En dessous de 50 km/h, c’est le moteur électrique qui prend seul les commandes, le thermique n’intervenant que comme générateur, un peu à la manière d’un Nissan Qashqai e-Power. Au-delà, la transmission à trois rapports – équivalente à des 4ᵉ, 5ᵉ et 6ᵉ vitesses sur un modèle non hybride – permet au bloc essence de prendre le relais ou de travailler en tandem avec l’électrique en fonction de l’effort demandé. La batterie de 1,83 kWh, plus généreuse que celle d’une Clio (1,2 kWh) ou d’une Yaris (0,76 kWh), stocke assez d’énergie pour soutenir un mode zéro émission sur une bonne partie des trajets urbains et alimenter un moteur électrique plus puissant que la moyenne.
Résultat : en ville, la MG3 se montre vive et fluide, sans à-coups lors des transitions entre les deux motorisations. Sur route, le couple électrique (250 Nm) répond présent dès la moindre sollicitation, offrant des accélérations franches : le 80-120 km/h est annoncé en 5 s, ce qui rend les dépassements ou insertions sur voie rapide sereins. Néanmoins, on note parfois une légère latence lorsque le système hésite à se synchroniser sous forte charge ; le pic de puissance, façon turbo à l’ancienne, arrive alors d’un bloc, généreux mais pas toujours dosable à la demande.
Trois modes de conduite sont proposés : un mode Éco qui bride un peu trop la réponse à l’accélérateur, un mode Sport qui libère toute la puissance, et un mode Normal, homogène et bien adapté à un usage quotidien. Ce dernier se réactive d’ailleurs automatiquement à chaque redémarrage, tout comme les insupportables et inutile fonction de « maintien dans la voie » et « rappel de la vitesse ».
Le châssis ne renie pas ses bases populaires : suspensions souples, barre de torsion à l’arrière, et pneus à flancs généreux (Kumho Solus HS63) privilégiant clairement le confort. En ville, les aspérités sont absorbées avec douceur, et sur chaussée lisse, on découvre même un brin d’agilité. La direction, agréable et suffisamment précise, reste facile à appréhender par les moins aguerris. En enchaînements de virages, l’arrière suit volontiers le mouvement, parfois avec un léger flottement sur de gros freinage, moins contenu que sur une Clio. L’ESP intervient vite et parfois un peu sèchement, mais toujours efficacement. Le sous-virage reste présent si l’on force le rythme, rappelant que la MG3 n’a pas vocation à jouer les sportives.
Sur autoroute, l’insonorisation laisse passer trop de bruits d’air et de roulement, et les sièges finissent par montrer leurs limites sur la durée. La suspension, ferme à basse vitesse, se détend au rythme du bitume, améliorant le confort sur longues distances. À l’arrière, le bossage central de la banquette rend la place du milieu peu enviable pour les longs trajets.
Autonomie
En conduite réelle, l’hybride trouve sa vocation de sobriété. Sur parcours mixte urbain, la consommation descend autour de 5 l/100 km, et sur autoroute elle peine à rester sous les 6 l. Sur 350 km d’essai, l’ordinateur de bord a stabilisé la moyenne à 5,4 l/100, sans efforts particuliers. Les plus économes descendront en dessous des 5 l/100, mais la concurrence des Clio et Yaris fait encore un peu mieux… pour le double du prix. Les 38 litres du réservoir promettent de beaux voyages — jusqu’à 700 km entre deux pleins. Pas si mal.
Prix de la MG3 Hybrid+
Reste le chapitre du tarif, et là, la MG3 hybrid+ renverse la table : 19 990 € en version Standard avec tous les fondamentaux, 21 490 € pour la Comfort, 23 490 € pour la Luxury, tout équipée. On ne trouvera rien de semblable chez Renault ou Toyota, la Clio E-Tech la plus abordable débutant à… 23 800 €. À ce prix canon, difficile de mégoter sur les écueils de finition ou d’ergonomie.