Plus de 1,6 millions de Superb se sont vendues depuis le lancement de la première « nouvelle » génération en 2001. Si la Skoda Superb Combi n’est pas un best-seller pour le constructeur, elle n’en conserve pas moins une image de berline traditionnelle polyvalente. Avec cette quatrième génération, disponible en break uniquement, la Superb Combi se modernise tout en s’appuyant sur ses valeurs d’habitabilité, de technologie, d’efficience et de polyvalence. Une recette gagnante ? Réponse dans notre test !

Des chiffres flatteurs

Discrètement mais surement, Skoda gagne des places dans le cœur des conducteurs. En 2023, la marque était le cinquième constructeur européen avec, pour la première fois, une part de marché à 5,5%. En France, le constructeur peut aussi s’enorgueillir de connaitre une croissance continuellement en hausse puisque non seulement les chiffres de ventes ne faiblissent pas pour la huitième année consécutive mais en plus, la part de marché s’établit pour la première fois à 2,2%.

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Autant de signe qui permettent à Skoda de monter en gamme avec désormais un prix moyen de vente de plus de 37 000 euros, loin devant les constructeurs français mais aussi Ford, Huyndai, Kia et juste derrière Mini qui établi son ticket d’entrée moyen à 40 000 €. Des chiffres qui permettent donc au constructeur de se défendre d’être désormais une simple marque que l’on achète pour son positionnement tarifaire mais plutôt pour son rapport prix / prestation.

Est-ce une formule qui prévaut aussi pour le haut de gamme ? C’est ce que nous allons voir à travers notre essai de la nouvelle Skoda Superb Combi que nous avons essayée en version essence micro-hybride 1,5 TSI mHEV 150 ch et diesel 2,0 TDI 150 ch.

Skoda Superb Combi, présentation

Porte-étendard de la marque, la Superb Combi se présente sous un nouveau jour grâce à sa nouvelle plateforme MQB Evo qu’elle partage avec sa cousine Volkswagen Passat. Nous venons tout juste d’essayer cette dernière et nous en ferons le compte rendu dans quelques jours.

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Référence parmi les breaks du marché, la Skoda Superb n’est pour le moment disponible qu’en version Combi. Une façon pour le constructeur de proposer une véritable alternative logeable au SUV qui envahissent le marché. Si l’empattement de 2,84 m n’évolue pas, la Superb gagne 4 cm en longueur avec 4,90 m de long, et 5 mm de plus par rapport à l’ancienne génération avec une hauteur qui culmine à 1,48 m. C’est surtout le volume du coffre qui gagne en contenance avec 30 l de plus pour une capacité de 690 l et même 1920 l banquette rabattue. Même la Mercedes Class E break, pourtant référence du genre, doit s’incliner avec 1830 l au mieux.

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L’habitabilité n’est pas la seule nouveauté de la Skoda Superb Combi puisque celle-ci reprend les nouveau codes de design Skoda avec une nouvelle calandre et une nouvelle signature lumineuse. Le Cx fait un bond pour descendre à 0,25 et l’habitacle est revu en profondeur avec un nouvel écran de 12,9 pouces secondé par un combiné d’instrumentation numérique de 10,25 pouces. Outre de nouvelles assistances à la conduite, de nouvelles commandes « intelligentes » font leur apparition, nommées Smart Dials. Nous la détaillerons plus loin.

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Tarifs et finitions

Au lancement, la Skoda Superb Combi est disponible en deux finitions et deux motorisations :

1.5 TSI mHEV 1502.0 TDI 150
Selection45 480 €48 980 €
Laurin & Klement54 330 €57 830 €
Malus CO2150 à 450 €330 à 1 276 €

Une troisième finition Sportline et une motorisation hybride rechargeable PHEV Superb Combi iV feront leur apparition très prochainement. Forte de 204 ch celle-ci sera surtout équipée d’une batterie de 25,7 kWh qui autorisera plus de 100 km d’autonomie en tout électrique. Elle acceptera la charge rapide DC jusqu’à 50 kW pour un temps de charge de 25 minutes pour faire le plein de 10-80 % de batterie. Nous vous en dirons plus le moment venu.

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Equipements

En attendant, la finition Selection est déjà bien équipée avec de série l’écran d’info-divertissement de 12,9 pouces, le digital cockpit de 10,25 pouces, la conduite semi-autonome de niveau 2 Travel Assist, les commandes intelligentes Smart Dial, l’allumage automatique des feux, la caméra de recul, la climatisation tri-zones, les feux Leds, les sièges avant chauffants et la compatibilité Android Auto et Apple CarPlay.

Outre divers accastillages de carrosserie et d’habitacle comme les inserts effet bois, les jantes 19 pouces, la sellerie en faux cuir noir ou cognac, la finition Laurin & Klement ajoute les phares Matrix Led, le hayon électrique mains libres, les appuis têtes type avion, les sièges massants, chauffants et ventilés, la suspension adaptative DCC Pro, le Driving Mode Select et le système de son Canton 14 hauts-parleurs.

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Skoda Superb Combi, Design

Plus élancée, affinée, la nouvelle Skoda Superb Combi gagne encore en stature avec ses lignes tendues. Une posture premium renforcée par une calandre redessinée et un bouclier plus proéminent qui ne tombe pas dans la caricature de l’agressivité en dépit de la double lame du spoiler avant. Les nouvelles entrées d’air et le spoiler arrière ont permis de faire descendre le Cx à 0,25 pour une meilleure efficience.

Les feux intègrent de nouveaux blocs optiques équipés de la technologies Matrix Led. Notre test n’ayant pas eu lieu la nuit nous n’avons pas pu les essayer mais pour avoir déjà testé la technologie sur des cousines du groupe Volkwagen, on apprécie leur capacité à éclairer automatiquement toute la route sans éblouir les conducteurs circulant en sens inverse.

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Habitacle

Sans esbroufe et sobre à l’extérieur, la Superb Combi offre un nouvel habitacle avec un dessin beaucoup plus moderne, tout en longueur de sa planche de bord. Si les assemblages ne souffrent aucun reproche, certains matériaux utilisés pourront un peu décevoir. Très qualitatif, le haut de la planche de bord en plastique moussé épais, est agréable au toucher. Même constat pour la partie inférieure qui scinde la planche en deux. Entre les deux, Skoda a placé des lamelles en plastique noir brillant qui ne sont pas forcément du meilleur effet, selon nous, et surtout entre lesquelles peut se loger de la poussière. De la même façon, bien que flatteur à l’œil, l’insert bois sous les aérateurs sonne un peu creux.

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Cette remarque est vite balayée par l’ergonomie du poste de pilotage. Le volant accueille de nombreuses touches qui certes sont en plastique mais ne sont pas haptiques et répondent bien sous les doigts. Une autre raison de se réjouir est la présence de molette de chauffage qui permettent un accès direct à la ventilation. Malheureusement leur aspect plastique d’aluminium nuit un peu à l’ensemble pourtant flatteur.

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Habitabilité

Un mot sur l’habitabilité. Comme nous l’évoquions plus haut le coffre a gagné 30 l en volume. Mais la garde au toit gagne aussi quelques millimètres. Non seulement on bénéficie d’une bonne habitabilité à l’avant mais à l’arrière deux adultes voyageront aisément grâce à une distance au genoux respectueuses avec la rangée 1. Il est possible de loger ses pieds sous les sièges. Sièges qui offrent un bon compromis entre confort et fermeté d’ailleurs. Seule la place du milieu reste en retrait avec une assise ferme et surtout la présence d’un tunnel de transmission qui impose de passer ses jambes de part et d’autre de celui-ci.

Enfin, petite astuce pratique que nous ne manquons pas de relever : à l’ouverture du hayon, le couvre-coffre se rétracte automatiquement.

Skoda Superb Combi, Technologie

Puisque le luxe se mesure aujourd’hui à la taille des écrans, la Skoda Superb Combi offre désormais un combiné d’instrumentation numérique de 10,25 pouces couplé à une dalle numérique tactile de 12,9 pouces. L’interface a été totalement revue avec l’intégration du nouveau logiciel d’info-divertissement MIB 4.

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Il est ainsi possible de personnalisé son écran d’accueil via des widgets et de choisir ses raccourcis. L’interface est fluide et réactive. Le graphisme est agréable et moderne. La navigation au sein de l’interface nous a semblé très intuitive. Si nous regrettons que les touches de raccourcis de fonctions, qui se situent en haut et en bas de l’écran, soient un peu petites, la réactivité globale est bonne. Surtout il est possible d’appeler ces fonctionnalités via des touches physiques.

En effet, en ce qui concerne ces satanés aides à la conduites obligatoires imposées par l’UE, et qui se réactivent à chaque redémarrage, il est possible d’un simple appui du pouce, via une touche sur le volant de les désactiver en deux clics.

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Smart dials

Aussi, comme nous l’évoquions, Skoda, dans la pure tradition de ses accessoires Simply Clever, intègre de nouvelles molettes intelligentes appelées Smart Dials sous les aérateurs centraux. Celles situés aux extrémités servent à gérer la ventilation, la température ou encore le chauffage des sièges. Au milieu se trouve une molette multifonction qui permet par défaut de gérer le volume, les modes de conduite ou encore le zoom dans la carte de navigation.

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Il suffit de cliquer sur la molette pour faire défiler la fonction désirée puis de tourner celle-ci pour définir le réglage choisi. Si la sensation au toucher de ces boutons est un peu décevante, elles permettent surtout d’éviter de quitter la route des yeux. En tout cas le système est original et révèle un certain sens pratique.

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Enfin, notons que Skoda a intégrer de nouvelles aides à la conduite avec le freinage assisté sur les intersections, le freinage d’urgence à reconnaissance de piétons et cyclistes, la protection des passagers avec fermeture automatique des ouvrant en cas de collision ou encore le Park Assist.

Au volant de la Skoda Superb Combi

En ce qui concerne le Travel Assist, son activation est moins facile à activer qu’espérer puisque la commande qui permet de gérer le régulateur de vitesse et la distance avec le véhicule qui nous précède est reportée sur un commodo satellite derrière le volant. Du coup, on tâtonne un peu à l’aveugle et on a tôt fait de s’emmêler les pinceaux dans la mesure où toutes les commandes de phares, d’essuies-glaces et de clignotants sont regroupés sur le commodo gauche au-dessus. C’est dommage car, à l’inverse, le fait d’avoir reporter le levier de sélection de vitesse sur la colonne de direction offre un fonctionnement intuitif.

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On tourne le commodo vers l’avant pour passer en D et dans un silence de limousine, le petit 1,5 TSI mHEV tire la Skoda Superb avec entrain. Si la machinerie électrique est davantage là pour abaisser la consommation et seconder le moteur essence dans les phases d’accélérations, elle est aussi capable, en manœuvre ou à très basse vitesse, d’évoluer en électrique sur quelques tours de roues. Avec une très grande douceur le passage du thermique à l’électrique est imperceptible, grâce aussi à une boite DSG7 qui officie avec transparence tant ses passages de rapport sont invisibles. Du moins en mode Confort et en mode Normal.

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Suspension active DCC

À allure de sénateur, la Skoda Superb Combi offre un étonnant compromis entre rigueur de caisse et confort. Les imperfections de la route sont gommées et on apprécie le travaille effectuer sur la suspension adaptatives DCC Pro qui s’équipe désormais d’un système bi-valve qui gère mieux la détente. En terme de confort, on est pas au niveau de la suspension Advanced Confort de la Citroën C5X mais on tend à s’en approcher.

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Surtout, les réglages des trains roulant et de la suspension permettent de hausser le rythme sans crainte de déborder trop facilement le châssis. Il n’est pas question de conduite sportive, mais en conduite dynamique, sur les petites routes viroleuses de l’arrière pays Lisboète, théâtre de notre essai, la Skoda Superb accepte sans rechigner de vous faire remonter le temps si vous avez un avion à prendre. Elle enroule les virages avec aisance tout en offrant un train avant précis et une direction communicative. En fait, à cette allure « sportive », c’est le manque de réactivité de la boite et les freins qui vous demanderont de ne pas trop insister. Inutile de forcer le trait donc, la Superb Combi est une familiale qui se conduit en bon père de famille mais qui accepte de passer en mode parents pressés si le besoin s’en fait sentir.

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Le diesel, infatigable besogneux

Pour prolonger l’expérience nous avons aussi pu prendre en main, mais sur une plus courte durée, la version 2.0 TDI 150 ch. Si la puissance est identique sur le papier, en réalité les 110 Nm de couple (360 Nm vs 250 Nm) font clairement la différence. Ici le creux que l’on ressentait à bas régime est totalement gommé et les accélérations sont beaucoup plus énergiques sans être violentes. En fait, on a la sensation d’avoir sous le pied un élastique géant qui accepte de repartir très bas pour tirer avec énergie la voiture vers l’avant. C’est un régal à conduire. Et si on perd un peu en confort en raison d’un poids un peu pus élevé ( il y a 100 kg de différence entre les deux versions) notre cœur penche vers cette version compte-tenu de la prétention routière de la Superb.

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Consommation

Pour la Skoda Superb Combi 1.5 TSI mHEV 48 V, le constructeur annonce une moyenne mixte de 5,4 l à 5,9 l/100 km. Dans le cadre de notre essai composé de petites routes, parfois menées bon train et de voie rapide, notre moyenne s’est établit à 6,2 l. Un très bon score selon nous, surtout si on tient compte du gabarit de l’auto. En version diesel 4 cylindres 2.0 TDI 150 ch, la moyenne est annoncée entre 5 l et 5,4 l/100 km. Le parcours que nous avons effectué avec la voiture n’était pas assez long pour relever significativement une moyenne.

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Dans tous les cas, il faudra payer un malus mais qui reste raisonnable : entre 150 et 450 € pour la version essence et de 330 à 1276 € pour la version diesel.

NOS NOTES ...
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Technologie / Equipements
Au volant
Consommation
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Journaliste auto et moto, fan de carbus et de turbo mais déguste avec plaisir les innovations et le couple camionesque des électriques actuelles. Regarde devant sans faire table-rase du passé.
essai-skoda-superb-combi-2024-le-break-des-familles-se-bonifie-encoreIl est vrai que certains pourraient reprocher à cette Skoda Superb Combi 2024 de faire tout bien et, par là-même, de manquer un peu de caractère, c'est vrai. Mais dans le même temps, rares sont les véhicules qui conjuguent finalement autant d'atouts : logeable, spacieux, confortable, bien équipé, bien motorisé (surtout en diesel) et efficient, ce break est tout simplement une excellente routière. Même si elle pèche par une motorisation mHEV qui manque de couple, une planche de bord qui souffle le chaud et le froid ou encore une boite DSG lente en mode manuelle, globalement cette Skoda Superb Combi se pose comme un très bon rapport prix-prestations face aux premiums allemands, mieux motorisés mais pas forcément mieux équipés. On évitera le jeu de mot, mais cette Skoda continue amplement de mériter son appellation.

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